Désireux de revenir en France pour se relancer, l’ancien attaquant uruguayen du DFCO Sebastian Ribas, prêté jusqu’en juin par le Genoa (Série A italienne), a délibérément choisi Strasbourg et le National, alors qu’il était courtisé par des clubs de Division 1 belge et Division 2 anglaise.
Ses précédentes 48 heures, marquées par l’angoisse inhérente au règlement d’un dossier complexe, n’avaient pas été de tout repos. Pourtant, dès hier à 10 h 30, Sebastian Ribas, dont le prêt à Strasbourg jusqu’en juin avait été officialisé la veille vers 19 h, était sur le terrain annexe pour son premier entraînement avec ceux qui n’avaient que peu ou pas joué la veille. Sous les ordres du nouveau préparateur physique Nicolas Mayer, l’attaquant uruguayen, 4e et dernière recrue hivernale du RCSA, a fait plus que se dérouiller les jambes. Il a aligné les longueurs, avant de revenir sur les raisons qui l’ont poussé à opter pour Strasbourg. Un choix étonnant vu de l’extérieur.
Pas pour lui.
Sebastian, on vous imagine heureux, après deux saisons et demie compliquées, de retrouver un club qui vous voulait vraiment…
« Oui, je suis très content. Ça fait quelque temps qu’on évoquait l’éventualité pour moi de rejoindre le Racing. On en avait discuté avec le président Marc Keller et son frère François. Marc, je le connaissais de l’époque où il était à Monaco.
Quand j’étais à Dijon, l’ASM s’était intéressée à moi. Ça ne s’était pas fait, mais j’avais constaté à l’époque combien il était opiniâtre. C’est un président qui travaille beaucoup et a pour le Racing beaucoup de rêves, notamment celui de refaire de ce club ce qu’il était et devrait toujours être s’il n’avait pas vécu ce dont tout le monde se souvient. Car avec tout le respect que j’ai pour les autres équipes de la division et la division elle-même, Strasbourg, qui a un vécu, remporté des titres et joué de nombreuses fois la Coupe d’Europe, n’a rien à faire en National. On le voit quand on regarde les installations et les supporters si nombreux aux matches, comme vendredi contre Fréjus.
N’oublions pas que le club vient de monter deux fois de suite. Ce n’est pas donné à tout le monde. Pour moi, c’est un bon challenge. »
Pourquoi avoir choisi Strasbourg et le National, alors que des clubs de Ligue 1 belge vous avaient sollicité ?
« J’ai même eu un contact en D2 anglaise, mais j’avais donné ma parole à Strasbourg et il n’était pas question de revenir dessus. J’ai été élevé ainsi. Chez moi, la parole donnée est sacrée. Je connaissais la Meinau et le Racing. À l’exception du Sporting Portugal, je n’ai pas connu de clubs dont les installations soient du niveau de celles de Strasbourg. »
Aviez-vous fait d’un retour en France votre priorité ?
« Oui. J’avais le désir d’y revenir. L’Uruguay est ma maison personnelle et la France, ma maison professionnelle. C’est un pays qui m’a beaucoup donné et beaucoup marqué. Ma volonté de retrouver le championnat de France était très forte. Depuis mon départ au Genoa en 2011 , les choses ne se sont pas passées comme je l’aurais souhaité. J’ai envie de me relancer.
»
Avez-vous tout de même hésité à rejoindre la 3e division ?
« Non, pas une seconde. Quand on voit la disponibilité, la volonté et l’envie d’une ville et des supporters, comme je l’ai vu contre Fréjus où il y avait près de 10 000 spectateurs à la Meinau, on ne peut qu’avoir envie d’aider à ramener ce club là où il mérite d’être. Vendredi, les supporters ont chanté 90 minutes dans le froid. J’ai beaucoup aimé le match. Le Racing a été solide derrière, bon au milieu et très remuant devant. Il l’a emporté face à une équipe très bien classée. C’est bien pour maintenir la dynamique qui est la sienne depuis quelques semaines. Vous avez très peu joué depuis deux ans et demi. »
Comment vous sentez-vous physiquement ?
« Bien. Avec le Barcelona Guayaquil, nous avons arrêté le 23 décembre (Ndlr : il n’y a joué que cinq matches). Depuis, je me suis entraîné au pays avec un club de D1 uruguayenne. Bien sûr, il va me falloir retrouver le rythme de la compétition, me remettre en route. Mais je me sens bien. »
Marc Keller confiait jeudi, alors que les négociations étaient en cours, que vous alliez consentir un très gros effort financier pour rejoindre le Racing…
« (Il coupe) Mais quand on fait ce qu’on aime, ça n’a rien d’un effort. Au contraire, pour moi, c’est un investissement (sourire). » (bienpublic.com)